Location abusive

L’acteur Dave Franco (Insaisissables, Six Underground) s’essaie à la réalisation avec The Rental en 2020. Quand on gratte quelques informations, on se rend compte que l’on va se baigner dans un home invasion revisité et que le postulat de base semble bien conventionnel par rapport à tout ce que l’on a pu voir jusqu’à maintenant. Seulement, il faut parfois espérer que les réalisateurs de demain savent ce qu’ils font et qu’ils sont prêts à nous présenter quelque chose de différent. Est-ce le cas ? Les week-ends en couples, est-ce une bonne idée ? La location n’est-elle pas un peu élevée ? On verse les arrhes et on se lance dans la critique. ATTENTION : cet article contient des spoilers

Charlie (Dan Stevens), sa femme Michelle (Alison Brie), son frère Josh (Jeremy Allen) et la petite amie de ce dernier, Mina (Sheila Vand) partent pour un week-end de détente dans une magnifique maison loin de tout. Ils veulent fêter le coup magistral que Charlie et Mina, partenaires commerciaux, ont réussi à opérer. Mais ce qui devait être un séjour idyllique va rapidement se transformer en cauchemar absolu.

Le synopsis reste assez vague pour ne pas entrer dans un moule précis bien que l’on se doute qu’il y a forcément quelque chose qui va clocher. Entités surnaturelles ? Assassin maniaque ? Invasion extra-terrestre ? Seul le visionnage pourra nous le dire et c’est pourquoi, chers fans de ciné, j’ai procédé à ce dernier ; pour avoir le fin mot de l’histoire.

On démarre gentiment en nous présentant les personnages. Charlie, commercial de son état, manie apparemment bien les ficelles du métier, tout comme sa partenaire de boulot Mina. Semblant relativement proches sans en faire trop, c’est l’occasion d’intégrer Josh, le petit ami de Mina, avant de terminer avec Michelle, la femme de Charlie. Vous suivez ?

Tout ce petit monde part pour un chouette week-end. L’arrivée à la maison ne se fait pas sans esclandre vu que le frangin du propriétaire, Taylor (Toby Huss) semble avoir un problème avec la nationalité de Mina et ferait passer le personnage de Pat Hibulaire pour un joyeux malandrin. Après quelques tensions, les deux couples peuvent enfin profiter de leur temps libre.

Et pour cela, quoi de mieux que de se faire une petite défonce à grand coup de psychotropes ? La soirée bat son plein, Michelle va se coucher (grande marche prévue le lendemain oblige), Josh s’effondre sur le canapé, laissant Charlie et Mina profiter du jacuzzi pour se rapprocher et se bécoter. Ils se rendent compte de leur erreur, s’arrêtent et OUF, on n’est pas passé loin de la catastrophe.

Eh bien non ! La douche de Mina devient alors l’occasion d’effectuer du trempage de biscuit en bonne et due forme. Pour un week-end tout beau entre potes, on repassera. Le lendemain, vidés de leur soirée (hin, hin), Charlie et Mina restent à la maison pendant que Michelle et Josh s’en vont en randonnée. L’occasion pour le duo adultère de découvrir que des caméras se trouvaient un peu partout… et également sous la douche.

A partir de là, c’est la descente aux Enfers. Le film sachant très bien où il veut aller et pouvant se targuer d’avoir des acteurs piles dans leurs rôles, on assiste à une destruction complète des personnages, bloqués ensemble dans une maison au milieu de nulle part, étant obligés de mentir pour protéger un secret bien honteux.

Le film aurait pu s’arrêter là et simplement nous présenter des protagonistes prêts à tout pour conserver un semblant d’intégrité vis-à-vis de leur moitié… mais non. Les caméras, le pourquoi elles se trouvent dans la maison et l’incursion d’un mystérieux tueur va venir chambouler les standards et nous offrir une seconde partie de métrage remplie d’intrigues à ressort et de suspense bien fichu.

Cela pour en arriver à un final à la fois désespérant et totalement raccord. D’ailleurs, le réalisateur Dave Franco ne cache pas qu’il pense fortement à un deuxième opus, permettant de creuser encore un peu plus la psychologie humaine… et les motivations du mystérieux tueur. Ce dernier profite de l’occasion d’une déchéance des personnages pour mieux les traquer… et les tuer.

Avec cette bonne idée, on peut ajouter que l’esthétique du film est franchement bien fichue, tant les plans que les jeux de lumières apportent un réel plus à l’histoire. On se retrouve dans un conte morbide moderne, présenté de manière à axer le fil de l’histoire sur les personnages et leurs réactions face à la situation. Réactions qui restent, je le précise, impeccablement cohérentes.

Mélangeant les genres, le métrage permet de pointer du doigt les problèmes relationnels entre individus, les conséquences de certains actes ainsi que le bordel que cela peut provoquer si l’on insère un tueur masqué dans l’équation. Bien sûr, on peut noter quelques passages à vide, des retournements qui n’en sont pas vraiment et un doux standard dans le traitement de certaines scènes, mais Dave Franco est réellement un réalisateur à suivre.

Plus surprenant que ce l’on pouvait en attendre au départ, The Rental est une location qui vaut la peine pour tous les fans de thrillers bien sentis avec un soupçon de trahison et une dose de home invasion. L’aspect posé et léché de l’esthétique du film peut en surprendre plus d’un mais cela va de pair avec le fait de nous présenter une histoire humaine qui peut malheureusement arriver, le tueur frapadingue en moins (quoique). Bonne surprise qui ne sera pas impérissable, mais bonne surprise quand même.

Méfiez-vous quand vous louez une maison pour les vacances ; vérifier bien chaque recoin avant de signer le contrat.

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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